En justice administrative, l’expert, pour autant qu’il y soit formé, peut successivement coiffer les deux casquettes d’expert de justice et de médiateur. La justice civile va-t-elle suivre ? Sans doute. Le ministère de la Justice entend accélérer le recours aux modes alternatifs de règlement des différends tels que la médiation, la conciliation, la procédure participative, l’ordonnance conjointe de désignation d’un expert et d’un médiateur, l’expertise amiable par acte d’avocat, l’audience de règlement amiable, voire l’arbitrage et, peut-être, d’autres créations à venir, toutes ces procédures regroupées sous le terme fédérateur et commun d’amiable. Par-delà ces modes identifiés, semblent se profiler également à plus ou moins long terme l’expertise dans la médiation, dans la conciliation, dans l’arbitrage et dans d’autres modes amiables.
Quelles conséquences pour les experts toutes disciplines confondues, quelles conséquences pour chaque expert dans sa discipline spécifique ? Ce seront deux des thèmes dont nous débattrons au cours d’un congrès qui se tiendra à Amiens les 5 et 6 décembre 2024. Une grande partie de notre avenir d’experts libres et indépendants sera questionnée, interrogée, et nous ne doutons pas que nous apporterons des réponses au bénéfice de tous les experts, au bénéfice de chaque expert.
Plus nous seront nombreux, plus notre voix sera efficacement portée, une fois encore, par notre Conseil national devant la Chancellerie pour que cette évolution renforce un peu plus l’indispensable recours aux compétences de l’expert de justice, quelle que soit la forme retenue par les parties pour régler leur conflit, leur litige, leur différend.